Adherent FEDAECe n’est pas une question, mais bel et bien une affirmation. Car si l’on se réfère aux informations parues avant le weekend, Sylvia Pinel, Ministre de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme, s’apprête bien à saborder le statut des Auto-Entrepreneurs.

Je résume ce qu’il se fomente, de tout façon on sait peu, mais suffisamment pour être en rogne.

Sylvia Pinel devrait imposer dans quelques mois un système à deux vitesses. La première limiterait dans le temps le régime pour les AE dont c’est l’activité principale. Il n’y aurait donc pas de limitation de durée pour les AE dont cette activité est secondaire, c’est à dire lorsqu’elle constitue un complément de revenu.

Je lui écris ici.

Madame La Ministre,

Vous vous apprêtez à modifier en profondeur notre statut, notamment en le limitant dans le temps. Comme le mentionne votre communiqué de presse du 23 mai 2013.

Savez-vous que le le statut actuel est déjà limité par le plafond du CA ? Que tout AE qui a le bonheur de le dépasser doit adopter un autre régime ?

Savez-vous que nous avons déjà assez à gérer ? Savez-vous que maintenir à flot notre activité exige des efforts considérables et une remise en cause quotidienne de nos process et de nos savoir-faire ? Nous avons besoin de sérénité et de confiance, mais pas de contraintes supplémentaires.

Nous avons accepté l’augmentation de nos cotisations, puisque nous devons contribuer à l’effort. Nous y contribuons sans impact sur le coût de nos prestations.

Nous n’avons pas l’impression de voler le travail de qui que ce soit. Nous créons nos emplois. Nous nous échinons à les enrichir, à les pérenniser. Nous ne cherchons pas à faire notre beurre sur le dos d’une autre corporation. Nous ambitionnons juste de construire petit à petit nos petites entreprises en mettant en œuvre nos propres aptitudes et compétences.

Les artisans qui viennent vous tancer pour nous museler ont tord d’agir ainsi. Ils devraient nous considérer comme des partenaires et non pas comme des concurrents déloyaux.

Mais c’est toujours pareil : quand ça va pas pour soi, quand on vit des difficultés, on préfère pointer l’autre du doigt.

Je vous le dis sans ambages, Madame La Ministre, demain je n’aurais pas les moyens de maintenir cette activité si le montant de mes charges doublent.

Donnez-nous les moyens de créer de la valeur, de réussir notre pari, mais ne nous conduisez pas vers les centres saturés de Pôle Emploi.

Le Président de la République n’a-t-il pas déclaré fin avril qu’il mettrait en place des mesures pour encourager les PME et l’esprit d’entreprise lors des Assises de l’entrepreneuriat ? Alors pourquoi vos signaux vont-ils à l’encontre de cet engagement ?

J’espère que vous recevrez très rapidement les représentants des AE, dont la FEDAE, et que vous saurez les entendre.

Je joins à ces quelques mots les liens vers les lettres suivantes :
– celle de TheCélinette
– celle de Drôle de Plume
celle de Julie Hembert
– celle de Zabbleu
celle de Nicolas Kovacs

Veuillez agréer, Madame La Ministre, l’expression de mes sentiments les meilleurs.

David Bost, un auto-entrepreneur très inquiet