Cela va arriver et ce malgré la mobilisation : LibéOrléans vit ses dernières heures. Le site animé par Mourad Guichard ne devrait plus être alimenté après le 30 avril. Il est pourtant l’un des rares sites locaux d’informations à relayer l’actualité sociale et politique d’Orléans et de son agglomération en temps réel.
Il est toujours temps de se mobiliser.
France 3 Centre a diffusé hier un reportage autour de cette fermeture annoncée…
Libération a coupé ce 30 avril la moitié de ses racines régionales. Dont une de taille : LibéOrléans.
Ce n’était pas trop tôt. Car ce qui restait de journalisme d’investigation en région Centre devenait de plus en plus irritant pour les notabilités. Il n’est que de lire les articles du site LibéOrléans, certes précisément documentés, mais pointant trop souvent les turpitudes de dirigeants démocratiquement élus. La parole donnée aux lecteurs devenait également une source tant d’information que d’interpellation, et cela n’est pas acceptable en terre d’institutions opaques.
Dans le journalisme, l’objectivité, c’est-à-dire le non-alignement, conduit à se faire des ennemis, de quelque bord qu’ils soient. En témoigne la complicité des politiques influents dans leur absence criante de soutien. Nous comprenons mieux maintenant l’absentéisme des électeurs. Remercions donc nos courageux dirigeants de nous garantir enfin le sommeil, aux bons soins d’une presse régionale de chats écrasés, matchs de foot, vide-greniers, lotos et avis de décès. On n’est jamais aussi tranquille qu’en l’absence d’information.
C’est cela la vraie raison de la fermeture de LibéOrléans. Car malgré ses interventions réitérées, aucun argument sur la non-rentabilité du site n’a jamais été fourni à son comité de défense, pourtant adossé à 1300 pétitionnaires, et malgré ses propositions de collaboration. Il est vrai qu’un reformatage et un serrage de boulons s’impose avant l’élection présidentielle.
Et maintenant, bonne et longue nuit. Restent les blogs, d’où peuvent saillir quelques infos non appuyées hélas par un vrai travail journalistique, et donc exposées au harcèlement juridique. Des miettes, en somme. Mais… qui dort dîne. C’est tellement vrai pour l’information et la démocratie.